30/01/2010

Interlude et Voeux

Pas Mieux!
(Surtout entre 1.40 et 2.06 min)


27/01/2010

Vilain bilan

Une vie de roman. Gonzo, polar, amitiés qui se nouent, amours destructrices. Le mal, le bien, rarement la justice. Sentiments qui se télescopent! La douleur. Les douleurs! Les morts, violentes parfois... Pas de rédemption. Pas de religion. Pas de maître! Faim démesurée de vie jamais rassasiée!

49 ans dont 3 de rabiot.

Retour sur presque cinq décennies de chaos.


1961-1971. Tours de chauffe.

Banlieue parisienne. Père et mère italiens. On parle rital à la maison. J'apprends le français à la maternelle. Les autres mômes se foutent de moi. Je m'applique...

J'ai six ans, j'entre au cours préparatoire. En trois ans j'ai appris à parler français et à cogner comme un apprenti bucheron. Mes amis m'aiment bien, les autres m'évitent. Je me sens à l'aise à l'école. C'est calme, j'y entends pas ma mère hurler et personne me cogne la gueule.

Faut dire qu'à la maison y a du rififi dans l'air un peu tous les jours.

J'ai une petite sœur, deux ans de moins que moi. La maternelle c'est son tour. Problème, elle parle italien et n'arrive pas à retenir le français qu'on tente de lui inculquer chez les chiards. Maman et papa convoqués. Faut parler la France à la maison because la frangine mélange tout et n'arrive pas à faire le tri. Charabia assuré. Je m'adapte. On a notre langage la freluche et mézigue. C'est marrant quand on cause personne entrave, discrétion garantie.

Ma mère est furax. Ça fait quinze piges qu'elle a quitté son beau pays pour trouver le bonheur.

Perdu.

Elle jacte à peine francaoui. ça l'emmerde qu'on l'empêche de parler sa langue maternelle avec ses gosses, chez elle qui plus est!

Elle est colère tous les jours avec moi. Je me dis que c'est moi l'ainé, donc c'est moi qui morfle. Et puis quoi, on tape pas sur les filles, non?

Alors ça tombe, la moindre connerie c'est des coups. Maman a plein d'imagination. Torchon mouillé bien fort sur le dos et les jambes, martinet, baffes dans la tronche avec les bagues retournées, manche à balai, savate et talons hauts. Première couche!

Mon père rentre du boulot! Maminette raconte mes frasques à papa, elle en rajoute un peu dans le manque de respect que je lui dois. Elle dit souvent que je lui réponds quand elle me fait la «leçon». Deuxième couche!

-Va dans ta chambre on va faire les comptes!

Cette phrase deviendra une ritournelle jusqu'à mes seize ans.

Dans ma piaule j'attends mort de trouille. Maman fait mal, papa me dérouille! Pieds et mains, tout y passe. J'apprends à voler, à couiner, à encaisser. Troisième couche!

Mon vieux m'allume pratiquement chaque jours.

La mère fait parfois la fainéante, elle se lève vachement tard, genre après que je sois rentré de l'école. Là elle est de mauvaise humeur et ça sens bizarre dans sa bouche quand elle gueule sur moi..

- Reste tranquille j'ai mal à la tête! Tu va voir quand ton père y rentre!

Elle balance quelque vacheries en italien pour faire bonne mesure et va se vautrer dans le canapé pour fumer ses clopes italiennes qui sentent le fumier qu'on brule à la ferme de mon grand père.

Mais qu'est-ce que j'ai fait bon dieu? Pourquoi elle est tout le temps sur moi? J'essaie d'être sage mais c'est pas facile. Faut bien se défouler quand on en prend plein sa face...

- Va t'occuper de ta sœur!

-Prends le porte monnaie, va faire les courses t'as la liste sur la table!

-Oublie pas la bouteille de bouisqui Jauni Boualquère!

Ça doit être super bon le jauni boualquère parce qu'elle en boit beaucoup maman. Moi j'ai pas le droit, c'est que pour les grands. Je m'en fous j'ai du coca...

J'ai dix ans, j'aime mon père et ma mère très fort, bien plus fort que les branlées que je prends.


08/01/2010