15/09/2009

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...Critiquer un livre pourquoi faire alors ? Je vais vous dire une bonne chose... non, deux ou trois en fait. Ça n’est pas pour les mails des services commerciaux d’Anne Carrière ou XO nous proposant des SP assez louches. Ni les cocktails germanopratins des éditeurs en manque de langues pour lustrer leurs bottes & calmer leurs distributeurs & on va arrêter tout de suite avec ce mythe du critique littéraire qui va au « plus profond de l’œuvre »... Pfff. Bien sûr qu’une bonne chronique doit chercher ABSOLUEMENT à trouver la « vérité » d’un livre, essayer d’en extirper les filaments secrets & primordiaux, glisser dans les rainiures, se prendre les pieds dans le tapis, proposer un truc qui se place ou plutôt qui essaie de se placer au même niveau que ce dont elle parle. C’est extrêmement facile avec certains, ça devient un peu plus délicat dès qu’on aborde la première division. Mais sincèrement, & là je parlerai pour moi & certainement pas au nom du FFC dans son ensemble, la principale raison pour laquelle j’écris sur les livres, outre partager l’amour entier & total de la littérature avec les masses pensantes, c’est en vue de susciter quelques réactions. En chaîne si possible. Les déclarations éminemment positives, les hagioglapissements de fans, les « Whaou ! Quel papier génial ! Vraiment, ça m’a donné envie d’acheter ce bouquin... Eh ! ma tirelire ne va pas aimer mais... tant piiiiis !!! » me plaise beaucoup parce que a) tout comme mes camarades je ne suis pas payé, b) le frisson de la célébrité brève & répétitive est une incommensurable consolation au quotidien. Voui. Mais le truc vraiment excitant ce sont les réactions énervées, contradictoires, incendiaires & argumentées. Quoi de plus intéressant que quelqu’un qui crache sur vos idoles tout en expliquant pourquoi ? C’est une des choses les plus stimulantes que je connaisse, c’est culturellement & intellectuellement vivifiant & ça remet toutes vos foutues certitudes en perspective. C’est malheureusement assez rare. Un texte de François Monti, qui avait, pourtant, connu une belle résonance, parlait de ce vide dans la blogosphère francophone, de ce manque frustrant de réactivité par rapport aux papiers écrits. Le FFC s’est lentement construit autour d’un intérêt commun pour la chose écrite, d’une certaine vision de la littérature, mais surtout, autour d’une même passion de la discussion & de l’échange. Vous ne le savez peut être pas mais nous disposons d’un espace lounge, chic & choc, avec sièges club d’époque & cocktails à gogo où nous passons notre temps à nous étriper sur les qualités de tel ou tel roman. C’est un trésor sans nom bien sûr. C’est aussi, je le pense profondément, le nœud dur de notre entreprise. Lire un livre pour l’oublier quelques secondes après en avoir tourné la dernière page ne présente pas grand intérêt. Ni pour vous, ni pour nous. Ceci dit, il semblerait que la chose la plus intéressante qui puisse nous arriver serait que vous soyez en désaccord total avec ce qui se racontera dans ces pages & là, là ça deviendrait vraiment intéressant. Va falloir préparer vos stylos & vos carnets de notes parce que ça va guerroyer dur. Réagissez. Venez nous insulter. N’hésitez pas à nous tendre des pièges auxquels on se fera un malin plaisir d’échapper. Venez argumenter vos choix, vos goûts, vos interprétations. En quelques mots, que je voudrais apocalyptiques (au sens biblique du terme bien sûr) : laissez le flux de la discorde sortir de vos tripes ! Paraît que c’est la rentrée...

dimanche 6 septembre 2009, par Lazare Bruyant, Le Fric-Frac Club


Its a bird !
It's a plane !
No ! It's the Fric Frac Club !

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